Le Centre National de la Musique adapte sa politique de soutien face à une crise durable

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Le budget rectificatif du Centre National de la Musique a été approuvé juste avant la coupure estivale. Avec un objectif majeur et évident qui consiste à accompagner les entreprises dans la phase de reprise, avant d’impulser une dynamique de relance en 2021. Et avec la nomination du Conseil Professionnel composé d’une quarantaine de personnalités des principaux métiers, le CNM s’ancre dans la réalité quotidienne du secteur et entre pleinement dans son rôle de maison-mère de la musique.

Depuis son lancement en début d’année, le CNM monte progressivement en puissance suite au renforcement de l’engagement de l’État pour le secteur de la musique. Doté d’un budget de 50 millions d’euros pour sa première année, doublé depuis le début de la crise par le Président de la République, l’établissement a depuis obtenu une enveloppe globale de 210 millions d’euros répartie sur deux ans dans le cadre du plan de relance présenté il y a une semaine par le Premier Ministre. Dans l’attente d’un budget annuel supérieur à 100 millions d’euros dès 2021, l’heure est à l’utilisation des 50 millions d’euros reçus de l’État pour répondre aux urgences posées par la crise sanitaire et économique. Le budget adopté rehausse donc le montant des aides du Centre National de la Musique à 69,5 M€. Le CNM a d’ailleurs précisé que la baisse du produit de la taxe sur les billets de spectacles de musiques et variétés en 2020 serait de 24,5 millions d’euros (70%). Dans le détail, la filière du spectacle vivant bénéficiera d’aides à hauteur de 62,6 millions d’euros. Créé dès le début de la crise, le fonds de secours dédié au spectacle vivant a été prolongé et son budget augmenté de 11 à 18 millions d’euros. Et pour poursuivre l’accompagnement des structures en cette phase de reprise, après plus de six mois sans concerts, le Centre National de la Musique fait évoluer sa commission 1 « économie des entreprises » en un Fonds de sauvegarde de 11 millions d’euros d’aides non-remboursables et de 5 millions d’euros d’aides remboursables, plafonnées pour les structures à 120 000 euros. Dans le même temps, les TPE du secteur de la musique enregistrée seront aidées à hauteur de 4 millions d’euros. Des aides d’urgences (1 M€ au total) avaient été attribuées aux disquaires, labels indépendants, distributeurs et éditeurs leur pour les épauler face à la crise. Les éditeurs sont également accompagnés d’un fonds de secours composé d’une aide pouvant aller jusqu’à 8 000 euros.

UNE POSSIBLE REPRISE EN OCTOBRE

Le risque d’une crise durable, redoutée par les professionnels, est maintenant une réalité dans le secteur. La reprise de l’activité, annoncée pour la rentrée, n’a pas encore eu lieu en raison de l’évolution des indicateurs de la crise sanitaire et des contraintes associées. Actuellement, les plateformes de billetterie et les programmations des salles de concerts indiquent que la véritable reprise interviendrait à partir d’octobre. Dans la perspective d’une reprise à l’automne qu’il aura accompagnée, et aussi de l’année 2021, le Centre National de la Musique veut impulser la relance. Les commissions d’aides du CNM, telles que celles dédiées à la production, l’activité des salles ou encore aux festivals, reprennent donc à compter du 15 septembre. Avec deux nouveaux dispositifs, un dédié aux nouveaux modes de diffusion et un aux organismes de formation professionnelle. Une volonté pour l’établissement de s’adapter aux nouveaux modèles économiques qui pourraient naître de la crise comme le live streaming ou des concerts sur des sites particuliers. En temps de guerre, il est de bonne augure d’être sur tous les fronts.

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