Le crédit d’impôt contribue à la diversité et au développement du secteur de la musique live

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La vitalité de la scène française n’est plus à démontrer. Les chiffres de la diffusion des spectacles publiés par le Centre National des Variétés l’illustrent et le confirment chaque année, qu’il s’agisse des concerts ou des festivals tous genres confondus, dans toutes les configurations de salles, et sur l’ensemble du territoire. L’appétence des français pour les spectacles, le talent et les succès en séries des artistes français et la stratégie des entreprises pour rendre les spectacles attractifs sont autant de facteurs alimentant le dynamisme du secteur du live. Et dans un contexte de renforcement de la concurrence, le maintien de la diversité relève de l’essentiel. Un dispositif créé récemment est nettement en train d’y contribuer : le crédit d’impôt dédié au spectacle vivant musical ou de variétés. Analyse de l’étude menée par EY France pour le PRODISS, syndicat national du spectacle musical et variété.

2 375. C’est le nombre de dates qui n’auraient pas eu lieu en 2017 dans les salles de concerts du territoire si le crédit d’impôt n’avait pas été mis en place. D’autres chiffres sont tout aussi explicites. Ces 2 375 dates qui ont pu être produites ont permis à 930 artistes et 186 techniciens d’exercer leur métier, et ont occasionné 8 millions d’euros de dépenses. Outre ces impacts évidents de l’impact sur l’ensemble de l’écosystème du secteur, sur le plan artistique, il est probable que parmi les artistes qui ont bénéficié de l’opportunité de se produire sur scène parce que leur producteur était en mesure de développer ce projet se trouvent une ou plusieurs des révélations de l’année 2018 ou 2019. Le crédit d’impôt dédié au spectacle vivant musical ou de variétés a impulsé le développement de pas moins de 153 projets sur le total de 875 projets bénéficiaires. Là-encore, parmi ces projets pourraient tout à fait figurer des artistes et spectacles des plus originaux qui n’auraient probablement pas trouvé leur public s’ils n’avaient pu être développés. Le dispositif est structurant pour le secteur. En parallèle, l’effet levier qu’a permis le crédit d’impôt sur la pérennité des spectacles est une autre information essentielle. Les agréments délivrés aux projets ont créé un appel d’air pour les structures qui se sont appliquées à augmenter leurs investissements.

20% de dates supplémentaires

D’après l’étude EY publiée en septembre dernier, près de la moitié des projets ayant bénéficié d’un agrément ont eu un budget de création et d’exploitation plus élevé. Les budgets dédiés à la création ont été revalorisés, les embauches de musiciens et de techniciens ont été augmentées et les contrats allongés. Conséquence directe, les tournées de 39% des spectacles ont été prolongées, en moyenne de 2 dates par projet, et ce pour un total de 995 dates. Autre valeur ajoutée et pas moindres, les opportunités procurées pour que les artistes se produisent à l’étranger et ce toujours grâce à l’augmentation des budgets. Un soutien indirect bienvenu pour encourager l’export des spectacles compte tenu des coûts importants auxquels les professionnels sont confrontés. En additionnant les dates qui ont pu avoir lieu suite à l’augmentation des budgets, et celles dont le développement a été incité, l’étude établit que plus de 20% des dates incluses dans les projets agréés soit 3 370 représentations n’auraient pas pu être assurées sans le dispositif.

160 emplois ETP créés en 2017

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« L’effet d’aubaine », inquiétude des pouvoirs publics vis-à-vis de tous les dispositifs d’incitation fiscale, ne s’est pas produit. Un total de 102 millions d’euros a été investi avec la mise en place du crédit d’impôt rien que pour l’année 2017. En plus des investissements opérés en faveur de la création et de l’exploitation, les entreprises ont dû créer des emplois pour accompagner la trajectoire des projets. Près de 2/3 des structures qui ont développé des projets ayant par la suite bénéficié du crédit d’impôt ont déclaré avoir embauché ou prolongé des contrats de travail. EY évalue le nombre d’emploi ETP créés à 160 pour l’année 2017 et estime que ce serait une hausse de 10% du nombre de salariés de l’ensemble des structures de projets agréés. Le booking, la communication et le marketing ainsi que l’administration se démarquent parmi les postes créés en 2017. Ce qui confirme l’orientation prise par les structures de renforcer leur savoir-faire pour développer leur activité. Et d’autres investissements supplémentaires ont été opérés pour un montant total d’1,5 millions d’euros, principalement pour acquérir du matériel technique, développer la communication et disposer d’outils d’aide à la décision sur le digital.

62% des structures bénéficiaires réalisent moins d’1 million d’euros de chiffre d’affaires

Le coût toujours plus important pour l’État des crédits d’impôt des secteurs culturels, 327 millions d’euros en 2017 et plus 350 millions d’euros en 2018, ainsi que l’absence d’études d’impact pour certains dispositifs sont à la source de leur évaluation dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2019. Les dépenses pour l’État du crédit d’impôt dédié au spectacle vivant musical ou de variétés s’élèvent à 16,2 millions d’euros. Un coût à mettre en corrélation avec le nombre de 250 structures qui bénéficient du dispositif. A titre indicatif, 22 entreprises ont bénéficié du crédit d’impôt dédié au jeu vidéo qui engendre 12,9 millions d’euros de dépenses. 197 entreprises ont bénéficié du crédit d’impôt dédié à la production phonographique (coût de 9,7 millions d’euros), mis en place en 2006 soit dix ans avant le crédit d’impôt dédié au spectacle musical ou de variétés. Parmi les structures dont les projets ont reçu des agréments en 2017, 49% sont des associations, soit légèrement plus que les sociétés (47%). 62% des structures réalisent un chiffre d’affaires de moins d’1 million d’euros avec en leur sein 32% qui génèrent moins de 250 000 euros de revenus annuels. Les 38,9 millions d’euros de retombées fiscales et sociales permettent d’établir que 1 euro de crédit d’impôt investi par l’État génère 2,4 euros de recettes. Autant de précisions qui ont leur importance au vu des multiples effets précités, et qui convergent avec le fait que la diversité des acteurs et des projets est l’un des principaux effets. Et en parallèle, le secteur de la musique live, qui représente un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, génère d’autres retombées économiques dans une toute autre mesure. Une étude menée par le cabinet EY a estimé les retombées du spectacle musical et variétés à 2,4 milliards d’euros dont 1,9 milliard d’euros qui ont irrigué les territoires rien qu’en dépenses des spectateurs en tourisme et consommation en 2016.

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