Allemagne : le marché de la musique enregistrée prêt à basculer vers le numérique

2
minutes
Close up woman using mobile phone with Live Streaming icon features, Digital lifestyle concept,Duotone color filtered.

Le chiffre d’affaires de la musique enregistrée en Allemagne a baissé de 0,3% en 2017. Une contraction qui met fin à une série de quatre années de croissance consécutives. De quoi rappeler que la pérennité de la reprise de la croissance reste à garantir. Pour autant, l’Allemagne conserve son rôle parmi les marchés précurseurs en Europe au vu des indicateurs du numérique. 

La bascule numérique du marché allemand de la musique enregistrée est on ne peut plus programmée. A l’instar du marché français, quelque peu plus avancé en la matière avec une part afférente au numérique de 48,9% dont 42% soit 285 millions d’euros pour le streaming, le digital ne cesse de conforter son rôle de relais de croissance en Allemagne. Malgré un recul du chiffre d’affaires global de l’ordre de 0,3%, la croissance du streaming (+42,8%) a permis au marché allemand d’enregistrer 1,58 milliard d’euros de revenus. La hausse de 22,7% réalisée par le digital lui permet de progresser considérablement avec une part de marché passée de 38% en 2016 à 46,6%. La chute en continu des actes d’achats de la musique, que ce soit en physique (-22,7%) ou par le téléchargement (-19,3%) désormais sous la barre des 10%, ne sont pas plus une entrave. Elles sont sans équivoque quant à la bascule à venir du marché de la musique enregistrée en Allemagne. Le streaming, avec une part de marché de 34,6%, se rapproche d’ailleurs progressivement du CD qui représente encore 45,4%.  Autant d’indicateurs qui alimentent l’optimisme des acteurs de l’industrie phonographique allemande, mais également leur prudence pour que la valeur créée sur le marché numérique soit redistribuée aux ayants-droit. Lors de la publication des chiffres, le Directeur Général de la Bundesverband Musikindustrie a rappelé de la nécessité d’obtenir des garanties en la matière au fur et à mesure que la part de marché du digital progresse, précisant que « des études réalisées par l’IFPI ont montré que presque 50% de la musique consommée en Allemagne l’était sur des plateformes comme YouTube, alors que la contribution de ce type de plateformes à la rémunération des ayants-droit est de l’ordre de 1,9% ».

Partager cet article