CNM : 118 M€ pour les aides et missions en 2023, et un enjeu sérieux de financement pour 2024

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Le budget du Centre national de la musique pour l’année 2023 a été adopté en Conseil d’Administration le 16 décembre. Pendant les trois premières années de son déploiement, l’établissement et ses moyens ont majoritairement été orientés sur le soutien à la filière pour surmonter la crise.
2023 s’annonce comme la première année de montée en puissance pour le Centre national de la musique, en cohérence avec ses missions. 

© Christophe Jacquet

Le budget global de la maison commune de la musique sera de 137 millions d’euros en 2023. Une enveloppe de 117,6 millions d’euros sera dédiée aux aides et missions. Les aides sélectives disposeront de 65 millions d’euros, pour permettre au CNM d’assurer une de ses missions majeures qui consiste à soutenir et accompagner la filière, les entreprises et les acteurs. 

L’établissement a souligné que le secteur serait soutenu dans sa globalité et sa diversité. Le spectacle vivant sera accompagné à hauteur de 27,1 M€, et la musique enregistrée bénéficiera de 7,3 M€. Les éditeurs seront soutenus à hauteur de 2,1 M€, les créateurs et créatrices aidés avec 2,3 M€, et les disquaires avec 440 K€. 

En parallèle, le Centre national de la musique continuera d’accompagner l’export des artistes, l’innovation, ou encore la progression du secteur en matière d’environnement et d’égalité. A cet effet, 18 M€ seront dédiés aux aides transversales. 6 M€ seront fléchés pour le développement de la filière dans les territoires, dans le cadre des contrats de filière notamment, avec un montant de 500 K€ pour l’outre-mer. 

Un plan d’investissement de 33 M€ pour la musique live 

Autre axe majeur de l’intervention du CNM pour l’année 2023 : un plan d’investissement de 33 millions d’euros pour les salles de concert et les diffuseurs de spectacles.
L’objectif est d’accompagner les investissements des exploitants de salles et des organisateurs de festivals pour améliorer leurs infrastructures et leur organisation en matière d’environnement, de sécurité et sûreté, de gestion des niveaux sonores ou encore d’expérience pour les spectateurs. 

Les orientations stratégiques 2023-2025

A l’occasion du Conseil d’Administration le 16 décembre, les orientations stratégiques du CNM ont également été définies pour les années 2023 à 2025. Il est question de « devenir l’opérateur de référence en matière de connaissance et d’expertise sur la filière », de « garantir la diversité », de « contribuer au rayonnement du secteur en accompagnant ses transformations », de « parachever la construction de la maison commune de la musique ».
Autant d’ambitions qui s’avèrent indissociables d’un financement pérenne pour permettre à l’établissement d’assurer pleinement les missions conférées dès sa création, fin 2019. 

Avec un budget abondé par le Gouvernement et l’État dans le cadre du plan « France Relance », pour accompagner le secteur face à la crise sanitaire et économique, le Centre national de la musique est maintenant en quête de nouvelles sources de financement. 

Un budget majoritairement composé de financements exceptionnels

Pour cause, le budget 2023 du CNM repose majoritairement sur des financements dits « exceptionnels ». L’avertissement est pour le moins explicite, d’après le communiqué publié après le CA : « l’établissement comptera en 2023 sur 75,2 M€ de financements exceptionnels, qui représentent 55% des recettes, sur lesquelles il ne sera pas possible de compter au-delà de 2023 ».

Le budget 2023 du CNM sera financé par le report de crédits budgétaires alloués par l’État en 2022 (49 M€), la taxe sur la billetterie (30 M€), la subvention du ministère de la Culture (27 M€, couvrant entre autres la masse salariale et les frais de fonctionnement), le fléchage d’aides annulées en 2022 (19 M€). S’y ajoutent divers financements exceptionnels et recettes fléchées (5,8 M€), la contribution des organismes de gestion collective des droits des créateurs, artistes et producteurs (1,5 M€), et des recettes propres (600 K€). 

En octobre dernier, le Président du CNM, Jean-Philippe Thiellay, confirmait devant les professionnels au MaMA que les besoins étaient évalués à une cinquantaine de millions d’euros. Allant jusqu’à évoquer le risque réel, dans un scénario contraire, que le Centre national de la musique rétrograde en une version améliorée du CNV (centre national des variétés), l’établissement à partir duquel avait été fondé le CNM, pour accompagner l’ambition de développer la musique made in France. 

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