L’Autorité de la concurrence saisie pour avis sur la concentration dans la musique

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Alors que le secteur de la musique live s’apprête à redémarrer, le sujet clivant de la concentration pourrait revenir au centre des débats entre professionnels. L’Autorité de la concurrence, saisie par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, rendra un avis à ce propos.

L’intérêt des pouvoirs publics sur la question de la concentration dans le secteur de la musique live n’est pas récent. Régulièrement, ces derniers sont alertés sur des phénomènes de concentration observés ou redoutés. La montée en puissance de Live Nation, l’arrivée d’AEG, et les rachats de salles et festivals par Fimalac, Vivendi ou Lagardère, ont entretenu les inquiétudes sur des scénarios plus ou moins réalisables. Jusqu’à présent, la concentration dans le secteur n’est pas démontrée par des données pertinentes, elle est même relativisée par les données de la diffusion des spectacles produites par le CNV, aujourd’hui CNM. Il n’est évidemment pas impossible que la crise provoque des opérations de rachats sur le marché français, bien que les premières rumeurs rapportées dans la presse (concernant Lagardère Live Entertainment) aient été démenties. Les députés de la Commission des affaires culturelles ont motivé la saisine de l’Autorité de la concurrence par le fait que « les acteurs de la profession observent avec inquiétude un phénomène de concentration qui toucherait les salles de concerts et les festivals de musiques actuelles, mais aussi la billetterie ou la production d’artistes ». Depuis le début du quinquennat, chaque Ministre de la Culture, a plus d’une fois fait savoir qu’il suivrait ce sujet complexe. Et alors que la reprise se profile, le débat pourrait s’intensifier avec la publication à venir de l’avis de l’Autorité de la concurrence « sur les évolutions en cours dans le secteur des musiques actuelles et en particulier s’agissant du spectacle vivant ». Un avis qui dans tous les cas ne fera pas l’unanimité dans la profession et risquerait de fragiliser davantage l’unité de la filière constituée lors de la préfiguration du Centre National de la Musique et qui s’était renforcée au début de la crise.

 

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