Afrique : l’OAPI en réflexion pour renforcer les collectes de droits d’auteur

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Le développement des secteurs de la Culture sur le continent africain va de pair avec leur structuration en matière de droits d’auteur. C’est dans cette optique que l’Organisation Africaine pour la Propriété Intellectuelle s’apprête à mettre en application ses premiers engagements après la signature d’un accord avec la CISAC en septembre dernier. 

Le potentiel de l’Afrique en matière de culture et de création contraste avec son faible niveau de perceptions de droit d’auteur, équivalent à 0,7% des collectes mondiales. L’OAPI, trait d’union entre 17 pays francophones, lusophones et hispanophones de l’Afrique, s’investit en faveur du développement du droit d’auteur. Son Directeur Général entré en fonction il y a moins d’un an pilote actuellement un état des lieux pour identifier les principaux besoin pour structurer et consolider le droit d’auteur dans les pays de l’Afrique francophone. « L’OAPI c’est 17 pays soit 175 millions d’habitants, et la création y est très développée. Mais les revenus générés par la création sont faibles, il faut donc accroître les perceptions dans tous les secteurs artistiques. Susciter la création d’organismes de gestion collective dans les pays qui n’en sont pas dotés et accompagner les sociétés d’auteur existantes pour qu’elles soient plus performantes sont deux orientations majeures » estime Denis Bohoussou. Les sociétés d’auteur sont en quête d’optimiser leurs perceptions de droits. La signature de deux accords ces derniers mois, avec l’African Regional Intellectual Property Organization (ARIPO) et l’OAPI vont en ce sens. 

Une feuille de route à venir 

« L’OAPI va s’impliquer dans la formation des personnels avec notre académie de formation pour structurer les métiers de la gestion collectiveet les lignes budgétaires seront certainement renforcées » fait savoir son Directeur Général. Cependant la création d’un département dédié à la propriété artistique et littéraire pour que l’activité de l’OAPI converge avec les attentes des sociétés d’auteur n’est pas à l’ordre du jour. Ce serait pourtant un signal fort envoyé aux Etats membres, qui confirmerait que le droit d’auteur et plus globalement les secteurs culturels sont maintenant une priorité politique en Afrique. Néanmoins, Denis Bohoussou l’affirme, « si le niveau d’activité en matière de droits d’auteur requiert un département à part entière l’organisation de l’OAPI s’adaptera » mais il insiste sur le fait que « ce qui semble le plus urgent, c’est d’être plus visible en intervenant directement auprès des auteurs et créateurs ». « Nous voulons mettre en œuvre des moyens pragmatiques notamment par le biais de projets concrets avec des indicateurs de performance » poursuit le Directeur Général de l’OAPI. Les formations sont particulièrement attendues par les sociétés d’auteur du continent africain pour gagner en performance dans la perception des droits notamment. Les détails du nombre de personnels qui seront formés avec l’OAPI restent encore à déterminer. D’ici-là, l’Organisation Africaine pour la Propriété Intellectuelle devrait avoir avancé sur les composantes de sa feuille de route pour impulser la structuration et le développement du droit d’auteur sur le continent africain.

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