Intelligence artificielle : Sony Music durcit le ton pour préserver les droits de ses auteurs et artistes et ses intérêts

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L’intelligence artificielle est considérée par les acteurs de l’industrie de la musique comme un ensemble de technologies et de solutions qui vont décupler la création. L’unanimité qui prime porte cependant de prime abord sur un certain nombre de risques et menaces pour les droits et la rémunération des artistes, et donc pour les intérêts de leurs labels et éditeurs. Sony Music a récemment les devants pour préserver et protéger autant les droits de ses auteurs et artistes que ses propres intérêts, avec deux initiatives majeures. Une déclaration d’opt out, et l’envoi d’une lettre à un certain nombre d’entreprises de la tech.

Sony Music interdit l’exploitation de son catalogue ainsi que de tout contenu créé par et affilié à ses auteurs et ses artistes. “Les entreprises de Sony Music Group, à savoir Sony Music Publishing et Sony Music Entertainment, en leur nom et en celui de leurs entreprises affiliées, font cette déclaration publique confirmant qu’elles interdisent, se retirent et s’opposent à toute exploitation de leurs contenus (compositions, paroles, enregistrements, images, créations graphiques, données…), quel qu’en soit l’objectif, y compris le développement et la commercialisation de tout système et toute technologie d’intelligence artificielle”.

Deux raisons principales sont évoquées par Sony Music pour justifier sa décision décision d’opt out. Les investissements faits “depuis plus d’un siècle” pour le développement et la promotion des artistes et des auteurs, et la nécessité que les innovations émergeant de l’intelligence artificielle “garantissent les droits des auteurs et des artistes, notamment en matière de copyright”.

L’autre raison éminente, qui n’est pas soulevée par l’entreprise, porte sur l’objectif de nouer des accords avec les entreprises du secteur de l’intelligence artificielle pour l’accès et l’exploitation du catalogue dont elle détient les droits et des contenus affiliés aux artistes et auteurs. A l’instar des plateformes (Meta, Google, TikTok…), avec qui un certain nombre d’accord ont été signés depuis les années 2000 avec l’avènement d’internet, de la consommation de musique en ligne, puis des réseaux sociaux. Une autorisation qui va de pair avec une rémunération, entre autres conditions.

Sony Music a dans cette optique adressé une lettre à un certain nombre d’entreprises à l’initiative du développement et de commercialisation de technologies basées et affiliées à l’intelligence artificielle. Open AI (Chat GPT) et Google font partie des destinataires.

Le courrier comprend une déclaration d’opt out, et une demande entre autres aux destinataires de prendre les mesures adéquates pour s’assurer que le catalogue et les contenus associés ne soient exploités d’aucune manière faute d’autorisation, ni directement ni par leur intermédiaire.

Ces initiatives de Sony Music interviennent précisément dans un contexte de régulation sur les principaux marchés avec l’instauration d’un cadre réglementaire afférent à l’intelligence artificielle, en particulier en Europe avec l’AI Act, ainsi qu’aux États-Unis.

Sony Music Publishing dispose du catalogue le plus important dans l’industrie de la musique avec actuellement 6,2 millions de titres d’après les derniers résultats financiers de sa maison-mère Sony Corp.

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