La croissance du marché de la musique enregistrée s’est sans surprise maintenue au premier semestre 2023. Elle a cependant été ralentie par la lente progression du streaming premium, et les effets de l’inflation. Le streaming a franchi la barre des 300 millions d’euros.

La consommation de la musique a généré un chiffre d’affaires global de 397 millions d’euros au premier semestre, en hausse de 9,4%, d’après le bilan du Snep. L’augmentation des revenus est similaire à celle constatée en 2022 et 2021. Le chiffre d’affaires du marché français au premier semestre a augmenté de 120 millions d’euros en trois ans.

Le streaming représente 77% des revenus du marché avec 302,9 millions d’euros (+10,4%). Première source de revenus avec 231,6 M€, le streaming premium a rapporté 20 M€ de plus en un an (+10%).
La croissance du streaming premium est néanmoins moins importante qu’escomptée. En cause, la lente progression des souscriptions d’abonnements sur les plateformes, s’expliquant autant par des changements d’habitudes des consommateurs que par les effets de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. Et les augmentations successives des prix par les plateformes leaders ne facilitent pas le consentement à payer, malgré la nette amélioration des fonctionnalités et la nécessité de mieux rémunérer les artistes et ayants droit.
Le streaming financé par la publicité, en hausse de 28% avec 35,8 M€, dépasse à présent le streaming vidéo (35,5 M€).
Les volumes de streams sont passés de 51 à 60 milliards au premier semestre, et ceux du premium de 42 à 49 milliards soit 81%.

Le retour vers la croissance du marché physique se confirme, avec 88,5 M€ de chiffre d’affaires, en hausse de 7,3%. Une dynamique soutenue par des artistes réalisant d’importantes ventes en physique (Les Enfoirés, Jul, Indochine, Depeche Mode). L’engouement autour du vinyle se maintient avec une augmentation de 7,9%.
Les productions françaises ont signé 17 des 20 meilleures ventes d’albums au premier semestre, et 3/4 du top 200.