Le secteur de la musique ne fera pas exception quant aux efforts imposés à un certain nombre de secteurs pour redresser les finances publiques. Le Centre national de la musique s’oriente vers une baisse de son budget de fonctionnement en 2025, décidée par le Gouvernement dans le cadre du Projet de Loi de Finances. Les députés de la Commission des affaires culturelles viennent de l’approuver, rejetant de surcroît une dotation budgétaire supplémentaire.
A priori, le budget de fonctionnement du Centre national de la musique baissera d’1,3 million d’euros en 2025. Une restriction décidée et assumée par le Gouvernement. La ministre de la Culture s’était habilement abstenue d’en faire part lors de son discours au MaMA devant les professionnels de la musique et représentants de la filière, mais avait cependant annoncé la couleur. « Il y a d’abord la situation politique que vous connaissez et l’état de nos finances publiques. La Culture ne peut s’abstraire de ce contexte, et il était important que nous montrions notre capacité à faire des efforts. Mais j’ai aussi veillé à ce que mon ministère continue d’avoir les moyens d’une action forte, avec vous tous et pour vous tous » avait déclaré Rachida Dati le 17 octobre.
La ministre a d’ailleurs assumé cet arbitrage et plus globalement les économies de son Ministère devant les députés de la Commission des affaires culturelles, lors de son audition le 22 octobre: « l’État se doit d’être exemplaire, et le Ministère de la Culture doit prendre sa part dans les efforts que nous allons faire. Comme ministre, j’entends être la garante des moyens de nos politiques culturelles, avec un équilibre à tenir ».
Un soutien de 25 millions d’euros rejeté par les députés
En conséquence, la diminution de la subvention du ministère de la Culture attribuée au Centre national de la musique pour ses frais de fonctionnement a été validée par les députés en Commission des affaires culturelles lors de l’examen du Projet de Loi de Finances 2025. Pour cause, un amendement visant à rétablir la baisse de la subvention du CNM à hauteur d’1,3 million d’euros, déposé par le député Emmanuel Grégoire (PS), a été rejeté lors du vote en Commission. « Nous regrettons que les crédits du CNM soient en baisse pour 2025, et proposons pour cela de les rétablir » avait plaidé le député pour défendre son amendement.
Un autre amendement consistant en l’attribution d’une dotation budgétaire de 25 millions d’euros au Centre national de la musique a également et sans surprise été rejeté. Le député Aymeric Caron (LFI), a son initiative, s’était basé sur les besoins en termes de financements supplémentaires pour l’établissement évalués en amont de sa création, sur le plafonnement de la taxe de la billetterie constituant la principale source de financement, ainsi que sur le fait que la taxe streaming ne rapportera pas autant qu’escompté en 2024.
Le député Philippe Ballard (RN), rapporteur pour avis sur la mission relative aux industries culturelles du PLF 2025, avait donné un avis défavorable au motif de la hausse du rendement de la taxe sur les billets attendue en 2025, qui permettra de facto d’augmenter le budget du CNM. La députée Céline Hervieu (PS) a qualifié la baisse de la subvention attribuée au CNM de véritable « saignée ».
En tout état cause, la subvention versée par le ministère de la Culture au Centre national de la musique est destinée à couvrir uniquement les frais de fonctionnement, charges de personnels et autres dépenses. Elle ne contribue pas au financement des missions de l’établissement, telles que les aides aux entreprises et aux projets et les services aux professionnels.