Auditionné à l’Arcom, Xavier Niel et son équipe ont présenté leur projet de chaine pour l’attribution du canal 6 de la TNT. Un plan ambitieux a été dévoilé avec les grandes lignes et objectifs de programmation et d’investissements, y compris pour la musique. De toute évidence, le projet de chaine « SIX » viendrait court-circuiter le paysage audiovisuel si la fréquence était obtenue. Mais aussi préfigurer une véritable évolution de la place de la musique et des artistes. 

Xavier Niel veut impulser une nouvelle évolution dans le paysage audiovisuel français après le secteur des télécoms. 
« Nous ne proposons pas de remplacer une chaine par une autre, mais d’en créer une nouvelle » a déclaré l’entrepreneur, au début de son intervention devant les membres du collège de l’Arcom.
Le projet de chaine SIX, pour lequel est sollicitée la fréquence 6 (dont M6 est titulaire), a pour origine de contribuer à la défense de la souveraineté culturelle de la France et de l’Europe. 

« Mon inquiétude est qu’il n’y ait plus d’innovation, que la TV disparaisse et soit remplacée par les réseaux sociaux et les plateformes contrôlés par les États-Unis et la Chine, avec des algorithmes loin de nous. Je ne suis pas confiant de confier notre culture aux américains et aux asiatiques 

Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad, parmi les leaders européens dans les télécoms.  

Un projet aligné sur les obligations existantes

Innover : l’ambition première de Xavier Niel et son équipe.
La chaine SIX serait portée par un modèle économique différent, évidemment centré sur les revenus publicitaires mais avec dès le départ le développement de nouvelles recettes. Il est notamment question de « moins de publicités mais vendues plus chères ». 
L’accent a d’emblée été mis sur l’investissement dans la création. Une première réponse apportée aux inquiétudes des acteurs de la musique entre autres. 

L’équipe de la chaine SIX s’est engagée devant les membres de l’Arcom à ce que la musique soit « très présente ».
La stratégie de Xavier Niel consiste de prime abord à s’aligner sur les obligations existantes pour le groupe M6 en matière de diffusion de la musique. 19 millions d’euros par an seraient investis pour les contenus dans l’univers de la musique. Un minimum de 20% du temps de diffusion lui serait consacré, soit autant que sur M6 actuellement. 

Le projet « SIX » se démarque d’office, en raison de la concentration de ses investissements et engagements sur une chaine unique. Bien que le groupe M6 soit un des principaux diffuseurs pour la musique et les artistes francophones avec les chaines W9, M6 Music ou encore MCM, l’exposition de la musique est déclinée voire éclatée sur de multiples chaines. 

Singularité avec une offre de qualité et une diversité d’artistes

Pour se singulariser auprès de l’Arcom et des acteurs de l’industrie musicale, Xavier Niel a fait part de son ambition de mieux valoriser la musique et les artistes, soulignant que « YouTube, TikTok et Spotify n’ont pas le monopole de la musique » et, ajoutant que « La TV a délaissé la musique ». L’engagement a été pris que la musique ne soit pas reléguée dans la diffusion. « On a envie d’avoir de la musique à toute heure » promet Xavier Niel. 

Concernant la programmation, la musique occuperait l’antenne en prime time un vendredi sur deux. Le jeudi soir, un magazine lui serait dédié pour une offre de clips plus éditorialisée et thématisée. 
La qualité de l’offre de programmes se caractériserait aussi par le développement de formats nouveaux et originaux. « On a l’impression que ce sont systématiquement les mêmes formats, on a envie de changer beaucoup de choses » précise Xavier Niel. 

Pour attirer les publics et en particulier les plus jeunes, la chaine SIX compte inclure dans sa programmation des artistes de divers genres et notamment ceux de la diversité. « Des pans entiers de l’industrie musicale sont ignorés. On veut montrer la musique dans toute la diversité de ses artistes, on veut travailler avec les labels, les indépendants » a fait savoir Xavier Niel lors de son audition par les membres de l’Autorité de régulation présidée par Roch Olivier Maistre. 

Une poignée de main tendue à l’industrie musicale et notamment aux producteurs, en quête d’améliorer et de renforcer l’exposition des artistes francophones et des nouveaux talents.