Le Centre national de la musique a réagi à la riposte de Spotify. Des clarifications ont été faites sur la taxe streaming, le budget de l’établissement, ainsi que ses missions et services.
Spotify et le Centre national de la musique sont en désaccord sur le bien-fondé de la taxe streaming.“Cette contribution nouvelle repose sur un principe de solidarité” précise le CNM dans un communiqué, mentionnant d’autres taxes pour les secteurs du spectacle vivant, du cinéma et de l’audiovisuel.
Plusieurs affirmations de Spotify sont contredites par la maison commune de la musique. “Pas un centime de cette ressource ne finance le fonctionnement du CNM. Le produit de la taxe est intégralement investi dans les programmes d’aides financières”.
Pour l’établissement sous tutelle du ministère de la Culture, le soutien par la puissance publique du secteur des artistes et des entreprises est essentiel pour la création d’un certain nombre de projets, leur exploitation et leur présence sur la scène nationale et internationale.
“De nombreux projets n’existeraient tout simplement pas. Dans une économie de la musique mondialisée et très concurrentielle, les entreprises et les artistes ont besoin du soutien des pouvoirs publics pour exister et compter dans la compétition internationale.”
Nuances et clarifications
La réponse du Centre national de la musique à Spotify se place sans surprise dans un registre de désescalade. Pour diverses raisons. Le CNM a tout de même pris soin de faire des précisions subtiles et sans équivoque dans son communiqué. A commencer par le taux de la taxe streaming (1,2% du chiffre d’affaires), de même que celui sur la billetterie (3,5%), “une taxe qui existe depuis près de 40 ans”.
L’établissement a particulièrement insisté sur la distinction entre le budget de fonctionnement, le budget des missions et services hors aides financières, et les sources de financement destinées à financer les aides, missions, services.
“Spotify évoque dans sa lettre une somme de 20,2 millions d’euros, qui constituerait le budget du CNM. Cette somme ne correspond pas au budget administratif, contrairement à ce qu’indique Spotify, mais couvre les moyens alloués par l’établissement aux dispositifs non financiers. Surtout, l’ensemble de ces activités n’a rien à voir avec la taxe streaming : elles sont intégralement financées par une dotation de l’Etat”
Autre précision non des moindres, du point de vue du Centre national de la musique, “Spotify cherche à faire croire à ses abonnés que cette nouvelle augmentation de ses tarifs aurait pour seule cause la mise en place d’un système de contribution solidaire au soutien à la diversité musicale”.
Reste à voir si la réponse et la méthode du CNM s’avèrent suffisantes pour désamorcer la riposte conséquente de Spotify, et l’impact des annonces auprès des professionnels, du public, des politiques.
Répliquer avec pertinence et efficience face aux offensives d’acteurs influents de l’industrie de la musique, qui se multiplient, est un enjeu conséquent pour l’établissement cette année.
Un challenge qui nécessite des ressources et stratégies appropriées.