La consommation de la musique en France a généré 815M€ de chiffre d’affaires en 2023

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La croissance du marché français de la musique enregistrée en 2023 a été assurée par la progression du streaming et par la stabilité d’autres sources de revenus. La dynamique du marché se maintient, mais la croissance n’est pas au niveau escompté. L’accélération de la croissance se heurte à un ralentissement sur le streaming. En cause, la lente augmentation du premium, des revenus du streaming financé par la publicité, et du streaming vidéo.

La consommation de la musique a généré 815 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

Les revenus pour le physique et le digital affichent une augmentation de 6% soit 48 M€ sur un an.
Le chiffre d’affaire a progressé de 191 millions d’euros par rapport à 2019.

Les revenus issus de la consommation de musique sont de retour au niveau de 2007, et restent deux fois moins importants que le zénith de 2002.

Les chiffres et tendances relatifs au marché français de la musique enregistrée ont été communiqués par le Snep, fédération des majors et d’autres labels indépendants, lors de sa traditionnelle conférence annuelle à Paris.

La consommation de la musique est comme chaque année boostée par le streaming, première source de revenus pour le secteur.

Le streaming a généré 609 millions d’euros en 2023, soit 51 M€ de plus en un an et 115 M€ de plus en deux ans. Le chiffre d’affaires sur le streaming a doublé en cinq ans (299 M€ en 2018).

Croissance lente du streaming premium

Le marché français de la musique enregistrée a globalement grossi en 2023, mais pas au niveau escompté.
La croissance du streaming s’avère moins importante, en comparaison avec les années précédentes. Pour la première fois, la hausse est sous les 10% avec 9% en 2023.
Elle était de 12% en 2022, 15% en 2021, et 23% en 2019.

Le streaming premium a rapporté 468 millions d’euros en 2023 (+10%).
Les revenus en provenance des abonnements devraient toutefois, sauf surprise, franchir les 500 M€ en 2024.

Les plateformes cumulent 12 millions d’abonnés payants en France, et 17 millions d’utilisateurs premium en ajoutant les comptes duo et famille.

L’adoption du streaming par les consommateurs progresse de manière relative. En tous cas, pas au rythme escompté par les plateformes et labels leaders.
Les souscriptions d’abonnements ont augmenté d’1 million chaque année depuis 2020, toujours d’après les données communiquées par le Snep.

La France est avec un taux de pénétration de 16% effectivement en retard par rapport à l’Allemagne (17,5%), au Royaume-Uni (26%) et aux États-Unis (30%).
L’accélération de la croissance du streaming tarde à se concrétiser sur le marché français.

Sur le segment du streaming financé par la publicité, la croissance est également moindre avec 70 M€ de recettes, soit 10 M€ de plus sur un an (+15% en 2023 et 21% en 2022).
Contre toute attente, les revenus ont arrêté de croître sur le streaming vidéo, passé de 71M€ à 70 M€ (-0,6% en 2023, +13% en 2022).

Stabilité du format physique

La dynamique du marché de la musique enregistrée a tant bien que mal bénéficié de l’appétence des consommateurs pour le format physique (albums, vinyles).

Les ventes physiques ont généré 194 M€, dont 96 M€ pour le CD qui se stabilise tout en passant sous les 100 M€.
La chute libre des ventes physiques a de nouveau marqué un temps d’arrêt en 2023 (-1,2%), pour la seconde fois après 2021.

Le vinyle, qui progresse nettement moins qu’au cours des dernières années, a tout de même rapporté 94 M€ de CA. En 2024, les vinyles surpasseront les ventes de CD pour la première fois en France.

Le e-commerce représente désormais 1/3 des ventes physiques avec 65 M€, soit 20 M€ de plus par rapport à 2019 (+48%).

Du point de vue des producteurs du Snep, le chiffre d’affaires du marché français de la musique enregistrée s’élève à 968 millions d’euros pour 2023 (+5%).
Un total incluant les recettes des ventes sur le physique et le streaming, 122M€ de droits voisins pour les producteurs, et 30M€ revenus de synchronisation pour la musique à l’image (cinéma, audiovisuel, publicité).

Comme chaque année, les meilleures performances dans les charts ont été réalisées par les artistes produits ou accompagnés par des labels implantés en France, et de surcroît francophones.

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